Ema Alkala est né d’une rencontre, d’abord avec une personne, puis avec la folie qui l’accompagne. Ces quatre dernières années le projet a évolué en restant fidèle à la recherche d’une construction artistique qui compose autour d’une marginalité, de la démence et de la peur. Les deux premiers Ep(Looking for Immortal Bird (2020) et Day Of my curse(2023)) sonnent comme une histoire qu’on se raconte, qu’on nous raconte. Celle que l’on regarde de loin, celle que l’on frôle parfois ou bien celle dans la qu’elle on se noie.
Ema Alkala est cette marche de nuit, le long d’une nationale, entre des camions qui passent et une forêt noire. La civilisation d’un côté et la folie de l’autre. Gaetano Benedetti, psychiatre, rappelait que la folie appartient à l’humanité, elle concerne l’individu dans son intégralité, ses émotions, ses angoisses, ses désirs, ses douleurs, son histoire personnelle, tout ce qui fait de lui un être unique. C’est de ça dont s’empare Ema Alkala. De par son interprétation de la lypémanie, le chanteur au phrasé unique nous invite à nous questionner sur elle, de faire face à nos peurs et de nous y confronter. Entraîné dans un chant déroutant, des nappes de synthé qui nous emmènent dans une boucle spatio-temporelle infernale, une batterie mordante et des riffs de guitares déchirants, Ema Alkala nous fait définitivement plonger avec les sirènes.
