MANUEL BIENVENU : oh do we

Avec la régularité d’un lever de soleil, Manuel Bienvenu nous livre chaque lustre un nouvel album depuis 2005 qui vient illuminer notre paysage sonore et imaginaire.

Manuel Bienvenu fait partie de ces petites planètes souvent hors champs du large public mais, qui une fois repérées et notées dans votre univers musical, restent allumées dans vos oreilles avec persistance pendant 5 ans avant leur réapparition.

Compositeur, multi instrumentiste, horloger, inventeur, Manuel Bienvenu fait avec trois fois rien des objets naturellement délicieux et caressants. Comme tous les artisans de talents ; il œuvre avec lenteur et attention pour une bonne maturation sur un cycle long de 5 années ; un peu comme du bon vin.

Pour concocter ce dernier cru, OH DO WE (c’est le nom de l’album) il convoque un univers harmonique puissant dans des combinaisons qui se succèdent pour produire quelque chose d’agréable à l’oreille sans jamais devenir vulgaire ; c’est ce qu’on appelle l’euphonie qui est le contraire de la cacophonie.

Oh do we, c’est l’humour anglais, oh qu’est-ce qu’on fait, le point d’interrogation ne s’impose pas car la réponse est pour Manuel Bienvenu dans la question : mais comme l’explique celui-ci cette réponse serait plutôt dans la sonorité du titre que dans sa signification. C’est le résultat de collaborations discrètes et souterraines avec Robert Wyatt, les Pink Floyd (surtout l’album Atom Hearth of Mother,),Jacques Thollot un batteur de Jazz dont le l’album Quand le son devient aigu, jeter la girafe à la mer, reste un conseil que Manuel Bienvenu a vraisemblablement suivi.

Sorti en mars chez Microculture Records, label dont je parle souvent qui se situe est à Poitiers et ce qui permet de donner un caractère locale à cette production, l’album reçoit de la presse de nombreuses bonnes critiques de musicologues averties tel que celui de Denis Desassis, chroniqueurs pour Citizen Jazz , je cite : «  Ici, n’attendez pas de coups d’éclat ni même de cri, on vous confie des secrets au creux de l’oreille. C’est un nouveau rendez-vous, presque confidentiel, avec celui qui s’avance comme un orfèvre artisan, très attaché au moindre détail et dont les influences passent par des sources multiples parmi lesquelles l’École anglaise du jazz rock »

On est en effet dans le monde du jazz mais avec un bon goût de pop à écouter avec le recul nécessaire pour regarder un tableau impressionniste

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